Considéré jusqu’à présent comme une essence robuste et un éventuel remplaçant au frêne sur certaines stations, les érables et en particulier l’érable sycomore sont également sujets à des attaques d’insectes ou de champignons. Afin de réagir rapidement, le sylviculteur doit repérer les signaux d’alerte qui lui permettront de prendre la bonne décision.
Une essence faisant elle aussi les frais du réchauffement climatique
L’érable sycomore subit aussi le changement climatique. La hausse des températures et les épisodes de sécheresses sont autant d’opportunités pour les attaques des ravageurs, qui profitent de l’affaiblissement des arbres.
De manière fréquente, on peut retrouver sur les feuilles des tâches noires, symptômes de la maladie « des croûtes noires », véhiculé par le champignon Rhytisma acerinum, qui ne présente pas un risque majeur pour l’arbre.
La cochenille pulvinaire, un insecte piqueur suceur également assez fréquent, provoquera le jaunissement puis la chute des feuilles, sans pour autant remettre en cause la viabilité des individus touchés.
Des pathogènes émergents à surveiller
D’autres ravageurs jusqu’alors peu connus multiplient aujourd’hui leurs apparitions.
Ainsi, on observe une augmentation du cas de verticiliose chez les érables depuis la canicule de 2003.
Provoqués par le champignon Verticillium dahlia, les symptômes sont une nécrose des tissus de l’arbre, et un flétrissement des feuilles faisant suite à l’apparition de fissures de l’écorce.
Si ces effets ne sont pas forcément létaux pour les individus, la nécrose des tissus provoque une altération de la qualité des bois.
Un autre champignon a été repéré ponctuellement en Franche Comté et en Bade Wurtemberg : la suie de l’érable.
Impactant les érables sycomores et champêtre, ce champignon apparait discrètement dans un 1er temps, et l’on observe uniquement le dépérissement des branches et du feuillage.
L’année suivante, le champignon progresse et fait éclater l’écorce. On peut alors observer une couche noirâtre à l’aspect de suie d’environ 1mm d’épaisseur, qui se poursuit par le dépérissement de l’arbre. Si ces cas ne sont pas nombreux en France, il convient de maintenir une vigilance accrue face à ce pathogène : en effet, les spores de ce champignon pouvant provoquer de graves problèmes respiratoires chez l’Homme, il est important de prévenir sa diffusion.
Samuel JEHL
La suie de l'érable en Allemagne
> voir toutes les actualités